’Rapport dévastateur de la vérificatrice générale: l’OCPM

par Jeromec, lundi 15 juillet 2024, 02:51 (il y a 95 jours) @ Jeromec

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Rapport dévastateur de la vérificatrice générale: l’OCPM devait respecter les règles, selon la Ville
L’ex-présidente Dominique Ollivier déplore de ne pas avoir été entendue par la VG
Rapport dévastateur de la vérificatrice générale: l’OCPM devait respecter les règles, selon la Ville - Conférence de presse, 15h
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Logo journaliste - Benoît Rioux
Éric Yvan Lemay

Mardi, 18 juin 2024 13:10

MISE À JOUR Mardi, 18 juin 2024 13:10

L’administration Plante reconnaît que l’Office de consultation publique de Montréal n’était pas totalement indépendant de la Ville comme elle le croyait à tort depuis des années.

Lors d’un point de presse, les conseillers Luc Rabouin et Robert Beaudry ont reconnu les constats sans équivoque de la vérificatrice générale (VG) au sujet de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) qui a été plongé dans la controverse pour des dépenses de voyage et de restaurant. Les élus réagissaient au rapport dévastateur de la vérificatrice générale qui a noté un des contrôles financiers insuffisants et une justification partielle des dépenses de l’organisme financé par la Ville.

«Depuis 20 ans, toutes les administrations qui se sont succédé comprenaient que l’OCPM était complètement indépendant de la Ville», a indiqué Luc Rabouin. Or, comme il a été rappelé, l’organisme doit respecter les règles de la Ville en ce qui a trait aux politiques de frais ou pour ses déplacements à l’étranger.

La modification à la Charte de la Ville de Montréal adoptée en décembre dernier par l’Assemblée nationale a également permis de lever toutes les ambiguïtés. Les employés de l’OCPM sont dorénavant des employés de la Ville de Montréal.

«Nous sommes prêts à tourner la page vers un nouveau chapitre à l’OCPM», a indiqué Luc Rabouin.

Rapport dévastateur de la vérificatrice générale: l’OCPM devait respecter les règles, selon la Ville - Conférence de presse, 15h

Ollivier réplique

De son côté, l’ex-présidente Dominique Ollivier a envoyé une longue lettre mardi matin aux membres du conseil municipal. Elle dénonce certains éléments du rapport qui était dévastateur pour son administration et celle de sa successeure, Isabelle Beaulieu.

Elle mentionne que la vérificatrice générale lui avait promis de l’entendre en février dernier, mais que ce ne fut pas le cas avant la sortie du rapport.

«Je lis dans le rapport plusieurs interrogations et affirmations qui me font sursauter et que si le BVG [Bureau du vérificateur général] avait pris le temps de m’entendre et de considérer mes réponses auraient, selon moi, eu une influence sur son analyse», écrit-elle dans le courriel obtenu par notre Bureau d’enquête.

Dominique Ollivier à la sortie d'une conférence de presse en novembre dernier où elle annonçait son départ comme numéro 2 de la Ville de Montréal. Photo Agence QMI, JOËL LEMAY

Elle reproche à Andrée Cossette de ne s’être fiée que sur la nouvelle équipe de l’OCPM en place depuis le congédiement d’Isabelle Beaulieu à la fin de l’année dernière.

«Comprenez-moi bien, je ne dis pas qu’elle aurait été d’accord avec moi, mais au moins nous aurions tous et toutes la satisfaction de savoir que ce rapport est fait en toute impartialité et avec les bonnes informations», dit-elle.

Rapport dévastateur de la vérificatrice générale: l’OCPM devait respecter les règles, selon la Ville - Période de questions, 15h

Explications

Selon elle, certains constats de la VG sont inexacts et elle aurait pu fournir des documents expliquant notamment les demandes budgétaires de l’organisme. Elle insiste aussi sur l’indépendance de l’organisme par rapport à l’administration municipale.

Elle ne remet toutefois pas en cause le rapport en lui-même et reconnaît que la vérificatrice a révélé certaines lacunes dans la gestion de l’OCPM. Elle conclut en disant qu’avant de tirer des conclusions, elle aurait dû demander des éclaircissements à ceux et celles qui les avaient.

Rappelons que notre Bureau d’enquête avait d’abord révélé plusieurs dépenses en restaurants et voyages en novembre dernier. Dans les jours suivants, Dominique Ollivier avait renoncé à son poste de numéro 2 de l’administration de Valérie Plante.

Dans la foulée, la VG a fait un audit qui a mené au rapport déposé au conseil municipal. En conférence de presse mardi après-midi, la vérificatrice a répété certains des éléments qu’elle a soulevés dans son rapport. Elle a notamment parlé de l’indépendance de l’OCPM qui bénéficiait d’une très grande liberté d’action.

«En sus d’une indépendance opérationnelle liée à sa mission, l’OCPM s’est octroyé une indépendance administrative par rapport à la Ville, et non remise en question par cette dernière», dit-elle.

Pas de cadre de gestion rigoureux

Les anciennes présidentes sont également écorchées pour le manque de rigueur de leur gestion.

«La présidence incarnait exclusivement la gouvernance de l’OCPM, sans cadre de gestion rigoureux ni mécanisme de surveillance externe efficace et formel.»

Finalement, questionnée sur le fait qu’elle n’avait pas entendu Dominique Ollivier, elle a répondu avoir obtenu les documents et les réponses dont on avait besoin avec les différents intervenants rencontrés.

Plus tôt mardi matin, lors du conseil municipal, le responsable de l’OCPM dans l’équipe de Valérie Plante, Robert Beaudry, avait d’ailleurs demandé à la vérificatrice générale si elle avait rencontré «les anciennes présidences» dans le cadre de la préparation du rapport.

Elle a refusé de répondre à cette question, indiquant que le nom des personnes rencontrées est confidentiel.

– Avec Nora T. Lamontagne et TVA Nouvelles