Saint-Henri

par ophelyia, dimanche 04 avril 2021, 22:38 (il y a 1263 jours) @ ophelyia

Malgré mon expérience douloureuse de logement extra-moisi dans Saint-Henri, j'ai le quartier de Saint-Henri de tatoué sur le cœur. Ce malheur m'a fait perdre pratiquement toutes mes affaires, j'ai perdu mes notes de cours d'Université, j'ai perdu mes super notes du secondaire très claires sur l'accord des participes passés (grrrrrrrrrr, surtout ceux de la forme pronominale...), j'ai perdu les trois dernières rangées du bas de ma bibliothèque, j'ai dû jeter des Classiques aux vidanges, j'en avais mal au cœur, ma base de lit était attaquée par trois sortes de champignons différents, des blancs, des verts, des oranges, des noirs...

En plus, un jeune avocat en stage au comité logement de mon quartier (FRAPRU), m'avait fait résilier mon bail, ce qu'il ne fallait pas faire puisqu'en faisant cela, j'ai perdu tout droit de me faire dédommager par la Ville de Montréal!!! Maintenant, quand j'ai un problème, je vais chercher plus d'un avis, on ne m'y reprendra pas à deux fois. Je suis la meilleure, dans ma coopérative d'habitation, pour traiter les problèmes de dégâts d'eau... Ophelyia, il faut bien qu'elle soit au courant des dangers de l'eau et ce qu'il faut faire pour les régler...

Malgré tout, je n'oublierai jamais le quartier Saint-Henri, il y avait réellement de l'entraide entre les gens ce que je vois beaucoup moins présentement dans mon quartier bouée de sauvetage. J'ai connu un peu la vie décrite dans les romans de Michel Tremblay, j'avais une voisine en face de chez moi qui, quand arrivait l'heure du dîner, sortait sur son perron crier à ses huit enfants de venir manger. J'ai également adoré mon implication comme bénévole au Centre Communautaire des Femmes Actives, j'y ai donné des cours de peinture et, en échange, les dames plus âgées m'ont aidé à perfectionner mes talents en tricot et en crochet, elles étaient tellement heureuses de pouvoir transmettre leur savoir à l'autre génération plus jeune. Nous avons fourni des écoles primaires du quartier en tuques et mitaines faites à la main.

Dans la station de Métro Place Saint-Henri, il y a une murale de Julien Hébert que la majorité des gens ne remarque pas, il est écrit, au travers des briques d'un mur, le nom du roman de Gabrielle Roy ''Bonheur d'occasion''.