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Trudeau L'Auto Destructeur...

par Jeromec, samedi 24 septembre 2022, 10:17 (il y a 574 jours) @ F Fernand

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Trudeau qui s'attaque aux agriculteurs canadiens et les gens à faibles revenus qui voient leurs factures d'épiceries augmenter à vue d'oeil... t'appelle ça quoi?



https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1908308/engrais-emissions-ges-fermier-ouest-azote-...

Réduire les émissions de GES des engrais, un énorme défi pour les fermiers de l’Ouest

Des consultations en ligne à ce sujet se terminent à la fin du mois d’août.
Un tracteur en train de couper des plants de canola.

Selon Ottawa, l’épandage d’engrais synthétique a entraîné en 2019 des émissions de GES équivalant à 12,75 millions de tonnes de dioxyde de carbone.

Photo : Radio-Canada / Rob Kruk

François Joly (accéder à la page de l'auteur)
François Joly
Publié le 28 août 2022

Plusieurs regroupements de fermiers croient que la volonté d’Ottawa de diminuer de 30 % les émissions de gaz à effet de serre des engrais pourrait entraîner une baisse de la production agricole. Certains producteurs parviennent cependant à diminuer significativement leur consommation de fertilisants grâce à des solutions de rechange.

Le gouvernement fédéral a annoncé, en décembre 2020, vouloir faire diminuer les émissions de gaz à effet de serre produites par les engrais de 30 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2020.

Ces dernières semaines, le débat s’est cependant immiscé dans l’arène politique. Plusieurs élus provinciaux albertains, de même que les candidats à la direction du Parti conservateur du Canada Pierre Poilievre et Leslyn Lewis en ont fait un de leurs chevaux de bataille. Ils affirment que le fédéral veut imposer une diminution de la quantité d’engrais utilisée.

Le cabinet de la ministre de l’Agriculture, Marie-Claude Bibeau, répond pourtant que la cible vise les émissions et non la quantité de fertilisant épandue. Il précise aussi qu’il n’est pas question de rendre la cible contraignante.

Derrière le théâtre politique se cachent cependant de sérieuses questions sur l’avenir du monde agricole à l’ère des changements climatiques.
À lire aussi :

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Le plan de réduction des GES sur les engrais contesté par trois députés en Saskatchewan

La réalité du terrain

Sur sa ferme du centre de l’Alberta, Roger Chevraux se prépare à ce qu’il décrit comme la récolte la plus chère de sa carrière d’agriculteur. Le prix des fertilisants a presque doublé depuis un an. Ceux du diesel ont aussi connu une forte hausse.

Selon Roger Chevraux, qui est aussi président de la Commission des producteurs de Canola de l’Alberta, ses membres n’ont pas besoin d’incitatifs additionnels pour en utiliser moins : " [La cible de réduction des émissions] va, d’après moi, inévitablement mener à une baisse de production et va gruger dans nos revenus. Je suis très inquiet."
Roger Chevraux devant un champ d'orge.

Selon Roger Chevraux, qui est aussi président de la Commission des producteurs de canola de l’Alberta, ses membres n’ont pas besoin d’incitatifs additionnels pour en utiliser moins.

Photo : Radio-Canada / François Joly

"Le gouvernement [fédéral] ne [nous] comprend pas ou ne donne pas suffisamment de crédit aux agriculteurs pour tout le travail que nous faisons sur nos fermes depuis des années", croit de son côté Jason Lenz, le vice-président de la Commission du blé de l’Alberta, un regroupement de producteurs.

Ottawa met notamment de l’avant l’approche des 4B comme une des solutions aux émissions d’oxyde nitreux. Cette approche a été mise sur pied par Fertilisants Canada, le groupe qui défend l’intérêt des producteurs d’engrais synthétiques comme Nutrient et Koch.
Une pile de grains d'orge couchés sur le sol.

Le gouvernement fédéral précise qu’il n’est pas question de rendre la cible contraignante.

Photo : Radio-Canada / François Joly

Les principes des 4B consistent à utiliser le bon engrais, au bon moment, au bon endroit et à la bonne dose pour éviter tout gaspillage.

Dans un document de discussion (Nouvelle fenêtre) publié sur son site web, Agriculture et Agroalimentaire Canada affirme que "l’adoption généralisée des 4B dans l’Ouest canadien pourrait réduire les émissions de deux à trois mégatonnes, soit de 50 % à 75 % de la cible de réduction des émissions du gouvernement".

"On utilise déjà ces méthodes pour être sûrs de tirer le maximum de chaque livre d’engrais", répond Jason Lenz, qui possède une ferme dans le centre de l’Alberta. Il croit qu'une majorité d'agriculteurs emploient ces méthodes sans nécessairement être inscrits à un programme d’homologation.
Comment les engrais contribuent-ils aux gaz à effet de serre?

Les fertilisants visent avant tout à fournir une source d’azote aux plantes sous forme de nitrates. Dans certaines conditions, notamment dans des sols humides et froids, certaines bactéries vont décomposer les nitrates pour produire de l’oxyde nitreux (N2O). La quantité de GES émise est donc très variable et dure à prédire.

Selon le cinquième rapport du GIEC, le N2O est un gaz à effet de serre 265 fois plus puissant que le CO2. Selon Ottawa, l’épandage d’engrais synthétique a entraîné, en 2019, des émissions de GES équivalentes à 12,75 millions de tonnes de CO2, ce qui représente environ 1,7 % des émissions totales du Canada, tous secteurs confondus. Les groupes d’agriculteurs disent cependant douter de la validité de ses données.

Au Canada, l’utilisation des engrais a augmenté de 71 % entre 2005 et 2019. Cela s’est cependant accompagné d’une forte hausse des rendements agricoles.
Graphique montrant une forte augmentation des émissions entre 2005 et 2019.
Agrandir l’image (Nouvelle fenêtre)

Émissions directes et indirectes découlant de l’application d’engrais synthétiques, de 2005 à 2019.

Photo : Agriculture et agroalimentaire Canada
L'ambitieux objectif d'Ottawa

L’objectif d’Ottawa pourrait s’avérer difficile à atteindre à moins de diminuer la consommation de fertilisant comme prévoit de le faire l’Union européenne. Jason Lenz craint que des quotas réglementés soient la suite logique de l’actuel processus de consultation, même si Ottawa maintient ne pas vouloir imposer un plafond à la consommation d’engrais synthétique.

"En maintenant les quantités actuelles de fertilisant, je ne crois pas qu’on pourrait limiter les quantités de N2O", croit le professeur en physique des sols Jean Caron, de l’Université Laval. Il ajoute qu’une baisse de l’épandage d’azote entraînerait une diminution de la production agricole.
Une agriculture différente est possible

L’adoption massive de certaines pratiques pourrait aider à produire autant de nourriture avec moins d’engrais.

"Je pense que c’est réaliste dans la mesure où on accompagne les objectifs de réduction d’utilisation d’engrais avec des programmes qui favorisent une meilleure santé du sol dans lesquels la matière organique du sol peut venir compenser pour une partie de la perte d’apport par l’engrais minéral", ajoute-t-il.

C’est, par exemple, ce que fait Colby Hansen depuis environ cinq ans. L’agriculteur et éleveur établi près de Westlock, au nord d’Edmonton, a diminué de près de 50 % la quantité d’engrais synthétiques qu’il utilise pour faire pousser son maïs.

Il combine la culture céréalière à des plantes comme le trèfle, qui capte l’azote dans le sol, ce qui permet de conserver un couvert végétal, même après la récolte. Ces plantes peuvent ensuite être broutées par les quelque 400 vaches que possède Colby Hansen. Le fumier des bovins aide ainsi à enrichir le sol.
Colby Hansen pose à l'extérieur, en août 2022.

Colby Hansen a diminué de près de 50 % la quantité d’engrais synthétiques qu’il utilise pour faire pousser son maïs.

Photo : Radio-Canada / François Joly

"C’est possible, croit-il, mais il faut que le gouvernement soutienne les agriculteurs."

"Il y a encore beaucoup de scepticisme de la part des plus vieilles générations, mais je leur dis que je fais ça depuis plusieurs années et j’ai vu les résultats."

Selon Jean Caron, davantage de recherche est nécessaire, notamment sur l’état de santé des sols, pour savoir si des méthodes agricoles de remplacement pourraient permettre de maintenir les rendements à long terme tout en diminuant les émissions de GES.

Ottawa entend prêter main-forte avec un investissement de 1,5 milliard de dollars annoncé en mars pour accélérer la réduction des émissions du secteur agricole.

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L'Art d'aggraver les problèmes, les Libéraux sont les Champions du Monde...

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